Mon retour sur la Fresque du Climat : l’atelier pour mieux comprendre les enjeux climatiques

« La Fresque du Climat » est un atelier ludique, participatif et créatif sur le changement climatique.

Lors d’une séance de 3 heures, les participants ont la possibilité d’en apprendre beaucoup sur le climat et sur les liens de cause à effet entre les différents facteurs en jeu en matière de changement climatique. Vous pourrez peut-être penser qu’une traductrice ou interprète engagée devrait déjà connaître le fonctionnement du climat et de son dérèglement. Eh bien, cet atelier est adressé aussi bien aux novices qu’aux connaisseurs : je peux vous assurer que malgré les textes et les conférences que j’ai pu traduire sur ce sujet, j’ai découvert certaines subtilités et j’ai surtout pu appréhender davantage les interdépendances existantes pour avoir une vision d’ensemble du phénomène.

Mais comment ça marche exactement ?

Oubliez les conférences ou séminaires techniques sur le climat auxquels vous pourriez penser. La « Fresque » ressemble plutôt à un jeu de société. Des cartes sont dévoilées en lots : pour chaque lot, les participants sont appelés à positionner les cartes selon leur relation cause-effet et sont ensuite accompagnés par les animateurs de la séance qui soulignent certains aspects, en expliquent d’autres et sont toujours prêts à répondre aux questions. Si cela peut paraître simple au début, tout n’est pas si évident. Nous sommes tombées dans certains pièges qui nous ont permis d’apprendre de manière efficace de nouveaux concepts et je vous assure que vers la fin, une fois que toutes les cartes étaient posées et que des flèches avaient été tracées pour montrer les liens entre les concepts, ce n’était pas si facile de s’orienter. La photo vous donne peut-être une idée de la complexité du problème.

Le contenu des cartes et de la Fresque dans son ensemble est basé principalement sur les informations des rapports du GIEC.
Après cette première phase de décryptage qui nous a permis d’avoir une vision d’ensemble sur le changement climatique, nous avons eu le temps de nous poser et partager nos sensations. Si pour certains la prise de vue a représenté un choc, d’autres ont partagé une sensation de colère ou de dépression ; avoir une vision d’ensemble du problème a permis à d’autres participants de passer du stade de l’acceptation du problème, ou à celle de l’expérimentation. Personnellement, en étant déjà consciente de l’ampleur du problème, la construction de la Fresque m’a permis non seulement de m’approprier encore plus les constats et les problèmes, mais cela m’a aussi poussé à l’action : à la fin de la fresque, j’ai retrouvé encore plus de motivation pour intégrer des changements dans ma vie de tous les jours et pour en parler autour de moi. D’où la volonté de partager cette expérience à travers cet article de blog.

Cet atelier nous a aussi donné l'opportunité d'échanger des idées sur la façon dont nous pouvons réduire notre impact sur l'environnement et à contribuer à la transition vers un monde bas carbone. Chacun des participants a réfléchi à une action applicable dans sa vie personnelle ou professionnelle, au niveau individuel ou collectif, en la classant en fonction de son efficacité et de sa facilité d’implémentation. Une excellente occasion de partage et de motivation mutuelle : il y en a qui ont décidé de privilégier les transports en commun, d’autres qui se sont engagés à effectuer moins d’achats, d’autres encore qui ont décidé d’adopter un régime alimentaire sans produits de dérivation animale ou de baisser le chauffage à la maison.

Le dialogue commun nous a permis surtout d’éviter de tomber dans le piège de l’inaction face à une problématique si complexe : attribuer la responsabilité aux autres ne nous fera jamais sortir de l’impasse.

L’atelier de la Fresque du Climat est basé sur l’intelligence collaborative, ou collective. Qu’est-ce que l’intelligence collective et qu’est-ce que j’ai appris sur cette dynamique qui peut être appliquée à plusieurs domaines ?

Plusieurs auteurs dans différents contextes ont essayé de donner une définition d’intelligence collective. D’après Pénalva (2004), l’intelligence collective est « la capacité d’un groupe à se poser des questions et à chercher des réponses ensemble. Elle est liée à la motivation, au cognitif et à l’action ». Pour Garnier (2001), c’est « un processus qui permet à un groupe d’appréhender l’ensemble des dimensions d’un problème complexe dans le temps et dans l’espace pour déboucher sur une décision ». Pour Simon (1969), il s’agit d’un processus de recherche d’information, d’interprétation et de « construction d’une vision » de l’environnement à usage collectif. Pour Gréselle-Zaïbet (2007), la définition d’intelligence collective est la suivante : « [L’]ensemble des capacités de compréhension, de réflexion, de décision et d’action d’un collectif de travail restreint issu de l’interaction entre ses membres et mis en œuvre pour faire face à une situation donnée présente ou à venir complexe. »

Loin d’être exhaustive, cette liste de définitions illustre très bien le fonctionnement de la Fresque. Non seulement chacun met à profit sa propre connaissance, mais le travail collectif et les relations qui se créent parmi les membres du groupe permettent de mieux cerner le problème et de trouver une solution qui prenne en considération les idées de tous.

Tout cela vous semble très flou ? Voici un exemple concret, directement tiré de ma séance de la Fresque en ligne. Il fallait, à un moment donné, trouver un titre à notre fresque : chacun a apporté son idée. On est parti du constat catastrophique, pour passer à une vision moins pessimiste qui puisse intégrer la possibilité de sauver la planète. On s’est dit, peu après, que la planète n’avait pas besoin d’être sauvée, mais c’était l’humanité qu’il fallait protéger. En fait, « pas que les êtres humains », a ajouté quelqu’un, mais toutes les formes de vie. Le fait de se retrouver en groupe nous a aussi fait remarquer que pour réussir ce défi, il est impératif de trouver des solutions communes. Il faut le faire ensemble. Voilà donc, que grâce à l’intelligence collaborative, nous avons enfin pu donner un titre à notre fresque : « Ensemble pour sauver la vie ».

L’application de l’intelligence collective m’a encore une fois confirmé que le travail commun peut porter à des résultats bien meilleurs et je peux affirmer que cela est le cas aussi de la traduction. Les fois où j’ai eu l’opportunité de travailler sur un projet de traduction avec une équipe de collègues, la qualité du produit final en a extrêmement bénéficié.

L’objectif de ‘La Fresque du Climat’ est de sensibiliser le plus de personnes possibles au changement climatique et ils ne sont pas loin d’atteindre l'objectif d'1 million de personnes formées !

Si vous avez trouvé cet article intéressant, vous êtes peut-être intéressés à participer à un atelier vous-mêmes ! Je vous invite à consulter le site pour en savoir plus.

Si vous connaissez déjà « La Fresque du Climat » et vous avez déjà vécu l’expérience de cet atelier collaboratif, vous pourriez compléter l’expérience en participant à d’autres « Fresques amies » : de la Fresque du Numérique à celle de l’Alimentation et de la Santé, il y en a vraiment pour tous les goûts. Personnellement, je voudrais participer à l’une des Fresques « solutions » (qui sont consacrés à trouver des solutions et des actions à mettre en place), comme l’« Atelier 2 tonnes » qui offre aussi des séances en ligne. Et quand je pourrais organiser un déplacement en France, je compte aussi m’inscrire à un Atelier de la « Fresque de l’Événementiel », un secteur dans lequel je suis directement impliquée en tant qu’interprète.

Et pour conclure, l’action numéro 1 que je peux mettre en place tout le temps et qui ne coûte absolument rien est de continuer à sensibiliser mon entourage. Si je continue de parler des enjeux climatiques à ma famille et à mes amis, j’ai aussi décidé d’aller un peu plus loin et transmettre ces valeurs aussi à travers mon travail et mon activité professionnelle, comme en témoigne cet article.